vendredi 21 février 2014

Ciné-débat "Economie locale, finance participative, monnaie alternative...

Le Labo du Changement du Pays de Langres et Autour de la Terre présentent un Ciné-Rencontre
“Economie locale, finance participative, monnaie alternative...”
Samedi 22 Février, à la Salle des fêtes de Plesnoy

16h - Film : SOL VIOLETTE - l'éclosion d'une monnaie de Bertrand Leduc (2012 / 50 mn). En 2010, la ville de Toulouse crée un système d’échange durable et éthique : le SOL Violette. Cette monnaie locale contribue à la lutte contre la spéculation, et à la création de richesse et d'emploi, en alliant éducation populaire et réappropriation citoyenne.
17h - RENCONTRES : 
  • Daniel Hincelin (Franche-Comté) | Les CIGALES (Clubs d’Epargne Solidaire).
  • Romuald Dubois | La Ruche qui dit Oui à Rolampont, groupement d’achat local. 
  • Le Fort de la Pointe de Diamant | Le don par internet, pour soutenir des projets.
  • François Gottfrois | Le Système d’Echange Local : SEL Sud 52.
  • Claire Lelièvre | La finance participative.

Echange autour du lancement d’un CIGALES local
Buffet : Produits locaux et soupe cuite en direct !


Gratuit.  

mardi 8 octobre 2013

L'Auto Eco Construction

Le groupe Habitat durable du Labo du Changement du Pays de Langres, avec Autour de la Terre

présente un Ciné-Débat, à Chassigny
(27 Rue Neuve)

L’Auto-Eco-construction : Actualité, passé, avenir...enjeux, économie...En direct d’une maison en paille !

Samedi 12 octobre, avec le chantier participatif auto-construction maison bois/paille de Charles Rondot.


  • Dès 16h: atelier enduit sur les murs en paille.
  • 18h : Visites de la maison.
  • 19h : Rencontre avec : Jean Michel Biancamaria, artisan-formateur-accompagnateur d’auto-constructeurs (paille et éco-habitat) (Haute-Saône), Julien Nicard agriculteur auto-constructeur paille (Prangey), et Charles Rondot.
  • Pique-Nique tiré du sac. Apéritif offert


  • 21h Film : La Cité des Abeilles de Marion Boé : L'aventure extraordinaire d'un quartier construit par 100 familles de “Castors”, jeunes couples, employés et ouvriers, militants communistes et catholiques, qui vivaient, après la seconde guerre, dans des taudis insalubres.  En 1950 à Quimper, ils bâtissent de leurs mains, le quartier qu’ils imaginent ensemble. Trois ans d'engagement dans un chantier extraordinaire, sur leur temps libre et congés, en franchissant tous les obstacles administratifs, financiers, culturels... Le mouvement coopératif castor compte maintenant 50 000 adhérents à la Confédération Nationale d’Auto-construction.

La soirée se déroule dans la maison en paille si possible...prévoir habits chauds !
Suivant la météo et le nombre de participants, la projection pourrait se dérouler à la salle des fêtes de Chassigny.
Tél : 03 25 88 07 34 / 06 67 09 44 81    Gratuit



vendredi 20 septembre 2013

Tous éco-actifs

Le Labo du Changement du Pays de Langres, la G.A.R.E. (Groupement d’Acteurs Ruraux en Eco-activités), la Régie Rurale, Autour de la Terre, la Ligue de l'Enseignement présentent,  dimanche 22 septembre 2013 :
Rendez-vous à la Gare de Vaillant : Tous Eco-Actifs !


14h : Stands,  rencontres, dégustations, découvertes... : Jardin pédagogique Natur'Ailes, Atelier Jus de Fruits Vergers de Cérès, Légumerie MonaLisa, Recyclerie Nicolas Thiel, Rucher conservatoire de l'abeille noire Michel Delanne, Système d'Echange Local, Herberie de la Tille et Tipi Xavier Decloux, Troc Plantes, Cabane du jardinier et projet d'éco-tourisme CIN, Chantier participatif maison en paille Charles Rondot et Groupe Habitat Durable, Paysans-Boulangers Ferme Cheval Gris et Aubette...

Visites guidées : Jardin d'insertion Bio + Découverte nature du site et de la prairie humide Conservatoire des Espaces Naturels de Champagne-Ardenne.

Ateliers pour petits et grands : Mandala, hôtel à insectes, mur en pierres sèches... 

16h30 : Grand Kaleïdoscope de projets locaux, présentés en 3 minutes et 4 images chacun ! 

17h : Roland Thibeaux témoigne : l'expérience des structures d'insertion COOPELIS (Ardennes) COOpérer pour l’Emploi Local et les Initiatives Solidaires : Recyclerie et réparation électroménager Bell'Occas / Filière bois et éco-construction : logements sociaux écologiques Acacia / 4300 m2 de serres Bio pour la restauration collective Maraîchers d'Arduina

Sur inscription, de 12h à 13h : Présentation du Pôle Territorial de Coopération Economique Ardaines, par Roland Thibeaux, suivi d'un buffet à 13h (à base de produits bio et locaux).

vendredi 14 juin 2013

Loi ESS en préparation

1 – L’ESS, mode ou modèle ? de quoi parle t’on ?

Dépasser l’approche statutaire
On aborde souvent l’ESS par ses seuls statuts (l’ESS regroupe les coopératives, mutuelles, fondations et associations)  mais en fait, l’Economie Sociale et solidaire rassemble l’ensemble des activités créatrices de richesses qui sont produites et distribuées selon certains principes qui installent au cœur du pilotage de la production le travail, et qui ne déconnectent pas finalité de production , impact social et environnemental. Ces principes sont  - lucrativité limitée (on ne cherche pas à faire des excédents ) , - redistribution encadrée des profits ( ceux-ci ne sont pas redistribués totalement et le sont davantage en fonction du travail que du capital investi) , - gouvernance participative ( les structures sont gérées selon des principes de gouvernance qui mettent au premier plan le travail, un homme = une voix).

L’ESS représente aujourd’hui en Champagne Ardenne,  XX emplois soit plus que la branche agricole et agro alimentaire ou plus que la branche touristique.

Ministère institué, loi en préparation en France, sortie d’un règlement européen,  prise en compte de l’ESS dans les nouveaux outils économique, il y a un mouvement en cours de reconnaissance institutionnelle de l’ESS en France comme dans de nombreux autres pays. (Europe, Canada, Amérique du Sud…). L’ESS n’est pas nouvelle,  ses statuts ont accompagné la  seconde révolution industrielle, et elle intéresse à nouveau les pouvoirs publics devant les difficultés du modèle capitaliste.

Economie sociale, économie solidaire, économie de la réparation, de quoi parle t’on ?
L’économie sociale, composante historique de la famille se caractérise par les statuts qui encadrent ,les principes annoncés ; Mutuelles, associations, coopératives, c’est ce qui fonde l’ESS, ce qui la structure en grandes familles , ce qui en fait le nombre : Une autre grand type est l’économie dite de l’insertion, IAE, entreprises d’insertion, chantiers école, associations intermédiaires,  qui visent à proposer une activité à des personnes en difficulté ; c’est cette partie qu’on appelle parfois économie de la réparation  ; enfin il existe bon nombre d’autres entreprises qui sans en avoir les statuts, respectent les principes et les valeurs ; considérée soit comme le canard noir de la famille, soit comme la branche vivifiante de l’économie sociale ou aiguillon, cette partie s’organise aujourd’hui dans des mouvements comme le MOUVES ou le MES.

Quels sont les grands enjeux actuels pour l’ESS ?
        sa capacité à établir le rapport de force ; comme évoqué juste avant l’ESS se caractérise par une grande hétérogénéité qui peut apparaître parfois comme une famille divisée ; pour s’imposer comme secteur alternatif crédible, un enjeu est sa capacité à parler d’une même voix dans sa diversité ; quoi de commun entre une mutuelle qui repose sur de smillions d’euros de capitaux en réserve la MAIF, les coopératives agricoles) et une association qui embauche deux personnes ?
        sa reconnaissance, son institutionnalisation
        son financement ; l’ESS a le vent en poupe tout porte à croire ou à favoriser son essor ; essor économique signifie essor de financement qui ne pourra dans le contexte actuel  se trouver dans les financements publics ; il faut donc outiller le secteer pour qu’il puisse avoir accès à des financements privés
        l’articulation des pouvoirs publics ; Par essence , l’ess est un secteur intersticiel qui touche toutes les filières , tous mes niveaux de collectivités


2- Qu’apporte la loi ? Pourquoi une loi est elle utile ?

Réclamée par toutes les grandes familles (IAE, coopération, CPCA, etc.) de l’ESS et saluée comme une avancée dans le texte actuellement en préparation , la loi selon le ministre Hamon ne doit pas se résumer à   une déclaration d’intervention mais une source de production de normes qui installe l’ESS.

L’enjeu majeur de cette loi est de répondre à un besoin de reconnaissance et de son installation dans le paysage institutionnelle,  besoin  aussi d’outil d’accompagnement et de quelques mesures correctives et mises en cohérence sur les lois existantes.

Le ministre présente la loi à ce stade autour de 3 objectifs
·        reconnaissance
·        structuration
·        développement

- La reconnaissance de l’ESS à travers une définition qui réaffirme les principes de bases (gouvernance, non lucrativité, gestion désintéressée , et qui clarifie le périmètre sur quoi repose tout le reste)
- La structuration de l’ESS dans les territoires ,  qui sera aussi porté par la loi de décentralisation ; il s’agit là de rappeler de souligner le caractère fondamental de l’ancrage territorial de l’ESS en misant entre autre sur l’idée de  PTCE : pôle territorial de coopération économique mais aussi d’ancrer la reconnaissance de l’importance de l’innovation sociale.
- Le développement par l’adaptation d’un certain nombre d’outils et de mesures en faveur de chacune des familles de l’ESS , mesures fiscales, reconnaissance et protection de la notion de subvention dans le contexte du paquet almunia, ..

Quelques  points de débat :

- La question des définitions; un point important de la loi vise à la clarification de sa définition et de son périmètre  il s’agit de permettre à la fois l’ouverture et à la fois la protection ; aussi la définition fait l’objet de beaucoup de discussions et controverses notamment sur le degré d’ouverture ;

- La question de l’hétérogénéité du secteur
Une des grandes complexités de la loi est de faire une loi unique pour l’ensemble de ce secteur mais c’est aussi son enjeu principal

- La question de l’accès au financement
L’ESS manque actuellement d’outils pour avoir accès au financement et souffre de la double difficulté de sa taille et de sa légitimité
Les enjeux  autour 500 millions d’euros de la BPI sont très parlants à ce sujet mais il faudra d’autres outils

- La question de l’articulation entres les niveaux de politiques publiques autour de l’ESS

Par essence, l’ESS est à cheval entre l’économie et le social, c’est une troisième voie qui doit permettre la reconnexion des deux (et de la dimension environnementale aussi) ; il y a donc une forte connexion entre cette loi et les lois de décentralisation , et l’articulation intelligente entre les politiques publiques (transversalité thématique) et les niveaux de territoires est un enjeu majeur pour l’ESS.

vendredi 31 mai 2013

ESS : les lignes bougent


Ce mardi 28 mai 2013 se tenait une journée parlementaire sur l’ESS ; organisée par les parlementaires S Auconie (députée européenne) , F Vercamer (député du Nord), et F.Espagnac, (sénatrice). A quelques semaines de la présentation de la loi en préparation en conseil des ministres., il s’agissait de mettre en regard le texte de loi , présenté par le Ministre, et les différents éclairages de parlementaires et d’acteurs concernés.
Les différentes introductions de la journée, ont permis de mettre en évidence un contexte tout à fait particulier pour l’ESS  ; non seulement du fait de la crise, qui n’est sans doute que le révélateur d’une dynamique, qui a muri dans l’ombre depuis de années  ; partout, En France, mais aussi en Europe et dans de nombreux  autres pays (Amérique Latine, Canada, …), l’idée d’une voie alternative pour l’économie fait son chemin , s’institutionnalise , tant dans les lois que dans les formations qui émergent  de plus en plus nombreuses sur le sujet.

Tout l’enjeu des discussions actuelles, et du coup de la loi est donc de conforter ce secteur pour qu’il ne reste pas une vitrine ou une caution mais qu’il soit bien vecteur de transformations économiques plus profondes . Dans cette perspective, , Il s’agit de  permettre de meilleures conditions d’exercice et de diffusion des principes de l’ESS, donc en les protégeant tout en permettant une ouverture, une dialogue avec l’économie capitaliste pour changer d’échelle demise en œuvre.  C’était déjà la ligne du rapport vercamer ;  et c’est l’esprit de la loi rappelé avec force par le ministre en place.
Et Benoit Hamon de rappeler que « L’objectif n’est pas de faire une loi déclarative d’intention , mais bien de produire de la norme qui colle à la réalité et qui facilite la vie des acteurs et leur permet de peser dans la société »

Pour présenter le texte de loi en préparation qui comporte de nombreux chapitres et articles, il en rappelle les 3 axes forts que sont :
-      La reconnaissance de l’ESS à travers une définition qui réaffirme les principes de bases (gouvernance, non lucrativité, gestion désintéressée , et qui clarifie le périmètre sur quoi repose tout le reste)
-       La structuration de l’ESS dans les territoires ,  qui sera aussi porté par la loi de décentralisation ; il s’agit là de rappeler de souligner le caractère fondamental de l’ancrage territorial de l’ESS en misant entre autre sur l’idée de  PTCE : pôle territorial de coopération économique mais aussi d’ancrer la reconnaissance de l’importance de l’innovation sociale.
-       Le développement par l’adaptation d’un certain nombre d’outils et de mesures en faveur de chacune des familles de l’ESS , mesures fiscales, reconnaissance et protection de la notion de subvention dans le contexte du paquet almunia, ..

Suite à cette présentation, les interventions des différents acteurs organisées autour de plusieurs tables rondes ont mis en évidence plusieurs points :
Le principe d’une loi, très attendue pour le secteur, comme son contenu à ce stade, est unanimement  salué et les interventions confirment un consensus autour des enjeux de celle-ci ; enjeux bien résumé par Fanélie Carrey-Conte, députée de Paris.
Il s’agit  dit-elle de
-       Ré-installer et ancrer dans la durée une politique publique pour le secteur ESS
-       Résister à  la tendance  lourde d’harmonisation de toutes les politiques publiques vers une logique qui exacerbe la seule logique concurrentielle et organiser la reconnaissance la spécificité de certains secteurs et l’intérêt de dépasser la seule logique marchande des relations économiques.
-       faire de l’ESS une économie d’ampleur et un modèle alternatif significatif qui n’est pas qu’une vitrine ou une caution  et  aider pour cela au dépassement de l’hétérogénéité du secteur.
-       enfin , installer l’ESS  dans un projet politique de refondation ou transformation du modèle économique.

L'affirmation de l'ancrage territorial de l'ESS  bien présent dans la loi a été aussi soulevé comme un enjeu majeur par plusieurs participants dont C. Bouchard du RTES.

Au delà de ces aspects consensuels ; on notera cependant  que les interventions des uns et des autres privilégient encore beaucoup  la mise en avant de ses caractéristiques propres , la grande vigilance pour bien prendre place dans un secteur à l’aube d’une nouvelle reconnaissance ; c’est légitime compte-tenu de l’hétérogénéité du secteur , mais c’est sans doute un des grands enjeux de la loi que d’opérer ce dépassement des particularismes pour mieux peser dans son rapport de force avec l’économie capitaliste.
De la capacité de faire bloc face aux résistances  qui ne manqueront pas de faire jour lors du débat parlementaire pour éviter la consolidation trop forte d’un modèle qui  interroge
forcément par effet miroir le modèle économique dominant,  se dégagera ou pas la parution effective d’une loi ambitieuse , normative et pas seulement déclarative, conformément à la volonté , appuyée du ministre.









mardi 9 avril 2013

Depuis Diderot, la Campagne innovante


De l'encyclopédie au web, de Diderot au wiki territorial, quel outil pour le pays de Langres ? 
De la générosité, de l'amateurisme, de la bienveillance pour réduire les distances et   pour allier implication local et développement local ... utopie ou génie ? 
D'emblée, les discours introductifs posent les enjeux : réduire les distances, passer au concret, allier modernité et générosité, se poser la question de l'outil pourquoi faire , accompagner et faire en sorte que notre territoire profite des mutations en cours,...
Les  interventions et des témoignages étaient de haute volée, pour double lieu de présence physique (théâtre de Langres et bistrot de pays de Fresne-sur-Apance) mais aussi  pour une retransmission sur territorial TV qui affiche 8000 personnes connectées et qui ne décrochent pas …une forme qui allie donc les actes aux discours.
Après un rappel de l'esprit de l’encyclopédie de Diderot (politique, philosophique, expérimental, mais aussi poétique), les différentes interventions, ont été notamment une illustration concrète du comment l'apport du web peut aller à l'encontre des mécanismes habituels, pour permettre une réappropriation citoyenne, pour donner une vraie place à « l'amateur qui est le contraire du spéculateur »,  mais aussi pour réenvisager la place du travail, du geste, la saveur du savoir, pour organiser “la sortie de la disjonction entre production et consommation”, pour “dépasser le commémoratif et aller vers le co-productif”…
Pour toutes ces questions, qui sont autant de défis pour notre société, la question du sur mesure ou du cousu main, (pour faire référence au salon des métiers d’arts qui se déroulaient en même temps dans la ville), la place de la culture, de  l'oralité, pour partager les savoirs anciens et construire de nouveaux savoirs, de nouveaux savoirs faire qui permettront  à ce territoire d’exprimer une saveur particulière, …
Car c’est bien de partage du savoir, et de développement local , d’emplois,  et de qualité de vie dont il a été question toute la journée. L’après-midi consacré à des illustrations concrètes par des témoignages d’autres territoires, a mis en évidence qu’au delà des mots et des maux actuels, c’est possible, on peut faire, c’est à notre portée … Y’a ka… vouloir…
Cliquez ici pour en savoir plus : l'Encyclopédie du Pays de Langres

mardi 26 mars 2013


Un article issu de la revue de prospective de l’APCE de mars 2013

La consommation collaborative - 01/03/2013


C'est quoi ?

La consommation collaborative gagne du terrain en France (et dans bien d'autres pays). En favorisant le covoiturage, l'achat ou la location de biens et services très variés entre particuliers, le troc, les achats groupés et même l'émergence de monnaies locales… elle dessine les contours d'une nouvelle économie où l'usage l'emporte sur la possession. Enfant de la crise, des arbitrages budgétaires et d'Internet, la consommation collaborative ne signifie pas la remise en cause de la consommation. Au départ, la motivation qui a conduit à son émergence est pragmatique, voire individualiste puisqu'il s'agit avant tout de réaliser des économies. Elle pousse les individus (jeunes, vieux, urbains, ruraux, femmes, hommes) à se regrouper, à se faire confiance, à partager… Chacun devient contributeur, apporte du sens et de la pédagogie. Au final, on échange plus, on crée du lien social (virtuel et réel), on recycle davantage et de fait, on consomme moins. D'après le Cercle Les Echos, « cette économie contributive répond à la plupart des enjeux environnementaux, économiques et sociétaux qui sont devant nous ». Ce serait une réponse à la pénurie de matières premières face à la généralisation sur terre du mode de vie occidental. 

Désormais, on peut presque tout partager grâce à Internet

De nombreuses solutions de partage existent aujourd'hui : on peut héberger un touriste (grâce à AirBnB ou Sejourning), louer une perceuse ou des ustensiles de cuisine dont on se sert peu (sur E-loue, Zilok, Lokob ou Ma petite cuisine), utiliser la voiture (avec Blablacar) ou la machine à laver de son voisin (La machine du voisin), prendre un vélo en libre-service. On peut partager ses petits plats (Supermarmite) ou son espace de travail (avec le coworking), faire ses courses alimentaires via les circuits courts et les achats groupés (La ruche qui dit oui). Même la finance est touchée avec le crowdfunding (ou financement participatif). Il met en relation des porteurs de projets avec des financeurs-particuliers via des plates-formes numériques (Kisskissbanbank, Ulule, Friendsclear,…).
Derrière ces sites internet, on trouve essentiellement des startups qui se rémunèrent grâce à la publicité, un système de commission auprès des particuliers ou auprès de professionnels... Ces exemples peuvent être des sources d'inspiration pour ceux qui souhaitent créer leur entreprise. De nombreuses autres initiatives françaises (au nombre de 100) sont listées sur le blog « La consommation collaborative ».

Une menace pour les entreprises traditionnelles ?

La consommation collaborative détruit-elle des emplois dans l'économie traditionnelle ?
Non, à en croire le Cercle Les Echos qui cite l'exemple de l'hôtellerie : « Celui-ci montre clairement que le succès d'Airbnb en France, basé sur le principe de louer son logement à des touristes de passage, de recevoir un touriste chez soi ou de voyager chez l'habitant n'empêche pas les hôtels parisiens d'afficher un taux de réservation record de plus de 80 % ».
Les grandes entreprises sont peu présentes sur le terrain de la consommation collaborative. Dans l'automobile, des initiatives commencent cependant à se développer, du coté de certains constructeurs et distributeurs : Intermarché, Castorama, Ikea, proposent à leurs clients de « covoiturer » pour se rendre dans leurs magasins tandis que Peugeot et Citroën ont lancé leurs offres de mobilité (Mu by Peugeot et Multicity).

Si la consommation collaborative ne signifie pas un rejet mais une optimisation de la consommation, elle témoigne d'une certaine perte de capacité de séduction des formes traditionnelles du commerce comme par exemple les hypermarchés. D'après Philippe Moati, coprésident de l'Observatoire Société et Consommation (l'Obsoco), « L'essor de la consommation collaborative […] est un signal d'alarme qui doit les engager à réviser un modèle dominant qui [...] aujourd'hui s'essouffle. [...] La consommation collaborative constitue pour eux une formidable opportunité de rebond, voire de création de nouveaux courants d'affaires. »   
L'association WithoutModel (qui regroupe des experts, start-up, PME et grands groupes,...) suggère aux enseignes de la grande distribution d'organiser des échanges d'objets d'occasion entre particuliers au sein de leurs magasins et via des plates-formes internet. Elle leur propose également de développer un modèle économique autour du « DoItYourself » et de la production décentralisée. L'idée est de faire émerger des produits conçus et financés par les consommateurs (par le biais du crowdfunding par exemple). Le partenariat récemment signé entre Auchan et l'américain Quirky (qui propose aux particuliers d'inventer de nouveaux produits) s'inscrit dans cette démarche. Autre initiative dans l'alimentaire mais coté producteur, celle de la marque « Le Parfait » qui a lancé une plate-forme d'échange « Bocal en Troc » permettant aux particuliers de s'échanger des « conserves faites maison ».
D'après l'Observatoire Cetelem, les enjeux sont également de taille pour les industriels. Confrontés à des consommateurs méfiants, ils doivent répondre à leurs exigences de responsabilité sociale et environnementale.

La consommation collaborative, une tendance de fond appelée à se généraliser ?

C'est le propos de la société d'études Iligo qui a interrogé des personnes habitant en ville. 87 % d'entre elles estiment que cette forme de consommation se développera au cours des prochaines années. La proportion est plus élevée chez les 18-34 ans. Le Crédoc ne dit pas autre chose dans son étude « Les jeunes d'aujourd'hui : quelle société pour demain ». Pour lui, les jeunes d'aujourd'hui (et les quadras de demain) vont développer la consommation collaborative.

Pour le « maker » (mouvement de consommateurs-inventeurs travaillant en réseau) américain David Lang, si la consommation collaborative favorise le partage des richesses, encore faut-il les créer... Son discours est que la création de richesses peut être apportée par l'autre facette de l'économie du partage, la création collaborative portée par les « makers », travaillant en mode décentralisé et participatif dans de petites unités de production comme les Fablab (laboratoires locaux organisés en réseau mondial, permettant aux citoyens/consommateurs d'accéder à des outils de fabrication numériques et à l'invention) avec des outils tels que les imprimantes 3D. Pour lui, les « makers » inventent une nouvelle industrie qui peut répondre au chômage de masse, surtout chez les jeunes adultes.   
Cette « création collaborative » aurait-elle un rôle à jouer dans le redressement productif de notre pays ? « OuiShare Fest », le premier événement européen dédié à cette nouvelle économie, aura lieu à Paris du 2 au 4 mai 2013.

Quelques chiffres :

- Blablacar compte plus de 2 millions de membres
- Airbnb a vendu 10 millions de nuitées dans le monde en 2012
- La Ruche qui dit oui : 70 000 membres
- Plus de 2 000 machines en ligne sur « La machine du voisin »
- Quirky regroupe 300 000 individus contributeurs et inventeurs

Pour aller plus loin :
  - La consommation collaborative a son magazine en ligne (http://ouishare.net), son blog (http://consocollaborative.com), sa communauté de "collcons" sur Twitter (https://twitter.com/collcons)
  - Le consommateur européen en mode alternatif (Observatoire Cetelem - Décembre 2012)
  - Les urbains et la consommation collaborative : perception et usages (Iligo- Janvier 2013)
  - Les jeunes d'aujourd'hui : quelle société pour demain ? (Crédoc - Février 2013)